Sur la Divette, des travaux pour mieux infiltrer la ressource en eau vers les nappes
Depuis 2014, des études et des travaux sur la Divette (Dives, Thiescourt, Cannectancourt, Évricourt) visent à restaurer le fonctionnement du cours d’eau :
- La remise en fond de vallée ;
- La création/restauration des zones humides ;
- La suppression des ouvrages bloquant la circulation piscicole et sédimentaire ;
- La réouverture de cours d’eau canalisés.
Cet hiver, le SIAED a entrepris le déboisement, en amont et en aval du Moulin d’Épinoy à Évricourt, après l’acquisition de 12 hectares de parcelles boisées. Ces abattages sont nécessaires à la bonne réalisation des futurs travaux de terrassement pour la remise en fond de vallée du cours d’eau et la création des zones humides adjacentes.
De plus, les peupliers présents en trop grand nombre nuisent au bon fonctionnement de la rivière. En effet, leurs feuilles trop lourdes consomment beaucoup d’oxygène en se décomposant, ce qui asphyxie l’écosystème. Ainsi, ce déboisement améliore l’oxygénation du cours d’eau et sa luminosité. Sur ces zones déboisées, à la place, des terrasses humides viennent d’être créées sur les berges du lit de la Divette et des peupliers noirs et des ormes lisses y seront plantés en nombre adapté.
Ces espèces d’arbres sont plus favorables à l’environnement alluvial.
Des études préalables
Avant toute réalisation de travaux, des études sur la Divette ont été menées avec pour objectifs :
- Remettre le lit en fond de vallée lorsque cela est possible.
- Améliorer les caractéristiques hydromorphologique (reméandrage, reprofilage des berges, recalibrage du lit) et créer des habitats sur le linéaire existant non déplacé ;
- Faciliter les échanges hydrauliques latéraux de la Divette avec les zones humides adjacentes en période de hautes eaux.
Les aspects faunistique et floristique sont également étudiés pour permettre le développement d’espèces végétales plus adaptées à la faune locale et créer des zones d’habitat naturel.
Pour éviter tout risque de perturbations sur la faune aviaire en période de nidification lors des travaux, une phase d’observations a été réalisée préalablement à l’abattage des arbres.
La phase des travaux
Après la validation de l’étude par les services de l’État et l’acquisition des terrains, les travaux portés par le SIAED ont pu débuter cet hiver.
Les deux zones de travaux se situent depuis le pont de la Rue Kléber Bonival à Évricourt jusqu’à la confluence entre la Divette et le ru d’Orval. Puis le deuxième tronçon démarre à l’aval du hameau de l’Épinoy pour aller jusqu’au ru du jardin Galette. Après le déboisement, quelques souches creuses restent présentes afin de diversifier les habitats et les lieux de nidification de l’avifaune. On veille également à préserver les arbres remarquables en ajustant le projet en cours de réalisation.
Le terrassement et l’aménagement du cours d’eau ont été achèvement durant l’été 2024.
Il s’agit entre autres de :
- Retalutage et création de banquettes par remblai ;
- Création de terrasses humides par déblais ;
- Création de fosses (sur-profondeurs). Elles permettront d’apporter de la diversité d’habitats et offriront des zones refuges aux poissons de grande taille durant les périodes sèches.
- Plantations d’ormes lisses qui sont une espèce patrimoniale aidant à mieux filtrer l’eau jusqu’aux nappes phréatiques ;
- Par la suite, les plantes hélophytes (roseaux, carex, iris…) qui permettront d’améliorer la qualité de l’eau, s’installeront naturellement.
Les travaux en quelques chiffres
Le coût de l’ensemble des études et des travaux s’élève au total à 286 000 €.
Différents organismes subventionnent et financent cette opération comme :
- l’Agence de l’Eau Seine Normandie avec 80 % ;
- les Communautés de Communes du Pays des Sources et du Pays Noyonnais avec 20 %.
La suite des travaux
Dans une continuité logique, l’aménagement se prolongera à l’aval sur la Divette comme nous l’indique Madame Sophie LEROUX, Présidente du SIAED, 2e adjointe à la mairie de Lassigny et déléguée communautaire titulaire à la communauté de communes du Pays des Sources. Très investie dans ses fonctions, Sophie LEROUX a à cœur de faire émerger des projets d’envergure de ce type.
Sur le secteur de Thiescourt, il est prévu en 2025 la reconnexion de 7 hectares de zones humides. Les objectifs du SIAED sont d’améliorer l’écoulement et le débordement naturel de la rivière en plus de développer des zones habitables pour la faune et la flore.
Tout ceci afin d’avoir entre autres une meilleure infiltration de l’eau vers les nappes phréatiques pour améliorer leur recharge.
D’ici fin 2024, le SIAED fusionnera avec le SMOA. En effet, en date du 27 mars 2024, les élus communautaires du Pays des Sources ont décidé de transférer la compétence obligatoire GEMA des bassins-versants du Matz et de la Divette au SMOA.
Ainsi, dans l’année, le SMOA exercera cette compétence sur le territoire de 38 communes de la Communauté de Communes du Pays des Sources.
L’Objectif de ce transfert est de fusionner les moyens techniques, humains et financiers des syndicats. Chaque année, le Pays des Sources participe financièrement à leurs fonctionnements. En 2023, la participation aux syndicats et la dépense totale en GEMA se sont élevées à 271 314 €.
Au niveau de la gouvernance locale, les élus ont pour ambitions de poursuivre la dynamique actuelle et favoriser l’émergence de nouveaux projets ambitieux.